Faouzi SKALI

Se libérer de soi : l’alchimie du bonheur dans la sagesse soufie

Quelle est donc, au cœur des grandes sagesses, ce voile obscurcissant notre conscience qui nous accompagne tout au long de la vie et nous sépare de notre réalité la plus intime ?

« J’étais séparé de moi par moi-même, dit un poète soufi, et celui que j’aime vraiment n’a jamais cessé d’être ma source et mon esprit. »

Le « moi » illusoire se construit sur un ensemble d’émotions contrariées, de tensions et d’attachements qui nourrissent une souffrance diffuse. Tel une épine dans le pied ou un caillou dans la chaussure, il ravive notre douleur à mesure que nous nous agitons pour nous en défaire.

Les traditions de sagesse invitent pourtant à remonter à la cause de ce mal plutôt qu’à ses manifestations. La libération du « moi » advient par sa lente dissolution dans la présence et l’amour divins. Depuis la nuit des temps, des symboles, des signes et des éclats de lumière indiquent ce chemin : celui d’une alchimie intérieure capable de transformer nos émotions en paix et en liberté.

Il ne s’agit pas d’anesthésier nos affects, mais de les élever jusqu’à ce qu’ils deviennent une intelligence subtile, une vision du cœur. Une telle liberté engendre les plus hautes valeurs spirituelles, parmi lesquelles l’empathie et la compassion universelle.

Ainsi se révèle le paradoxe : la joie véritable est incompatible avec toute forme d’ego. Elle est l’expression d’une ultime libération et d’une plénitude.

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A partir d'enseignements, de textes d'Ibn Arabi et de Ghazali, de chants, de dhikr.

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